GAZ ET ÉLECTRICITÉ : LES ACCIDENTS SE MULTIPLIENT L'HIVER

Les températures baissent, on pousse le chauffage. Mais les installations gaz et électricité anciennes ne supportent pas toujours la surchauffe. 

Chaque année, l’hiver est marqué par une recrudescence d’accidents domestiques, qui rappellent la nécessité de disposer d’installations en sécurité : on dénombre 50 000 incendies d'origine électrique, et quelque 3 000 personnes intoxiquées au monoxyde de carbone. Le Gresel (Groupe de réflexion sur la sécurité électrique dans le logement) souligne l’importance d’un contrôle de ses équipements, constatant une augmentation de la consommation d’électricité de 50% en moyenne !

Le monoxyde de carbone, un gaz invisible
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz asphyxiant invisible, inodore et non irritant, qui se diffuse très rapidement dans le logement. Il résulte d'une mauvaise combustion des appareils de chauffage, les chaudières défectueuses et/ou mal entretenues étant les plus couramment impliquées. 
Très logiquement, plus des trois quarts des intoxications surviennent donc durant la période de chauffe -d'octobre à mars-, or les dangers du monoxyde de carbone sont bien souvent sous-estimés par les occupants des logements. Entre septembre 2017 et avril 2018, Santé Publique France a recensé vingt-deux décès par intoxication accidentelle.

Indispensables diagnostics 
Mais la situation n'est pas aussi sombre que les chiffres le laissent à penser. Les états de l'installation intérieure d'électricité et de gaz -annexés à l'acte de vente depuis une dizaine d'années, et au contrat de location depuis le 1er janvier 2018-, permettent de mettre en exergue des anomalies sur les installations âgées de plus de 15 ans. Et leur rôle dans la prévention des risques n'est pas usurpé ! 
À titre d'exemple, au Japon ou en Corée du Sud, où un diagnostic similaire à l'état de l'installation électrique intérieure existe depuis les années 1960, le nombre d'accidents a été divisé par dix ! Ces diagnostics remplissent également une autre mission : ils participent à la lutte contre l'habitat indigne en favorisant la réalisation de travaux de conformité.

Travaux ou pas travaux ? 
Lorsque le diagnostiqueur relève une anomalie, est-il nécessaire de faire réaliser des travaux ? À la vente, l'acquéreur achète en connaissance de cause, à lui d'intervenir pour mettre en sécurité l'installation. À la location, difficile pour le propriétaire bailleur d'échapper aux travaux, car selon le décret décence de 2002, il doit fournir au locataire un logement ne portant pas atteinte à sa sécurité ou à sa santé. 
Par ailleurs en cas d'accident, incendie ou intoxication entre autres, la responsabilité pénale du propriétaire peut être recherchée. Entretenir ses appareils de chauffe n'est pas non plus sans conséquence sur le porte-monnaie : on constate entre 8 à 12% d'économies lorsque la chaudière est entretenue annuellement. À bon entendeur...