RADIOACTIVITÉ : VERS LE DIAGNOSTIC DU GAZ RADON CHEZ LES PARTICULIERS

Jusqu’à présent mesurée dans certains bâtiments publics comme les écoles, hôpitaux ou encore les prisons, la concentration de gaz radon dans l’air intérieur pourrait également faire l’objet d’un diagnostic chez les particuliers.

Annoncé par le ministère de l’intérieur en début d’année, un nouveau décret relatif à la mesure du gaz radon dans les bâtiments devrait être publié au cours du premier semestre 2018. Avec ce nouveau texte réglementaire, les habitations des particuliers devraient faire l’objet d’un diagnostic obligatoire, à l’instar de certains bâtiments recevant du public.

Lorsque la concentration en radon dépasse les 400 becquerels par mètre cube d’air, des travaux de mise en étanchéité doivent être entrepris pour réduire l’exposition des occupants. Un seuil qui pourrait passer à 300 Bq/m3 avec la nouvelle réglementation.

Le texte prévoit également une actualisation de la carte des expositions. Elle sera cette-fois centrée sur les communes et non sur les départements comme la carte actuelle. Selon les chiffres de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (INRS), près de 7 000 communes seraient classées en fort potentiel radon.

Qu’est-ce que le radon ?

Ce gaz radioactif est issu de la désintégration de l’uranium et du radium présents naturellement dans le sol et les roches. Dans le processus, il forme des descendants solides, eux-mêmes radioactifs, qui peuvent se fixer sur les aérosols de l’air et se déposer le long des voies respiratoires une fois inhalés, provoquant leur irradiation. Il constitue ainsi la principale source de radioactivité à laquelle l’homme est exposé. L’INRS estime que la radon serait la seconde cause de cancer du poumon, après le tabac et devant l’amiante.

Les concentrations élevées de radon dans l’air se trouvent notamment dans les bâtiments et habitations. Une campagne de mesures, organisée de 1982 à 2003 par le ministère de la Santé et l’INRS sur plus de 12 000 bâtiments répartis sur le territoire métropolitain a permis d’estimer la concentration moyenne en radon dans les habitations à 90 Bq/m³. Des disparités importantes existent d’un département à l’autre, ainsi que d’un bâtiment à un autre. La moyenne s’élève ainsi à 24 Bq/m³ seulement à Paris mais à 264 Bq/m³ en Lozère.

Plus d’infos sur le potentiel radon des communes : http://www.irsn.fr/FR/connaissances/Environnement/expertises-radioactivite-naturelle/radon/Pages/5-cartographie-potentiel-radon-commune.aspx#.Wr3YBJNuaL